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La chronique d'Igor

Au rucher le 16/04/2024 :

Libérées… délivrées……!  🍯🍞🐝

La saison dernière ne nous a vraiment pas fait de cadeau : le varroa destructor aidé des  affreux frelons de l’Empire du Levant se sont mis d’accord pour décimer une bonne partie de notre rucher. Le bon miel n’a donc pas coulé à flot cette année là ( 🎵🎶  que tous ceux qui sont dans la vibe lèvent le doigt 👆 ). 

Pas de divisions possibles sur des essaims trop faibles ; aussi nous décidons d’acheter des essaims chez un apiculteur professionnel. 

Le premier challenge fut de convaincre notre trésorière et donc d’établir la liste  des tortures et sévices que nous menacions de lui faire subir pour obtenir l’ouverture des cordons de la bourse de l’association .  Il faut dire que ce n’est pas donné un essaim, surtout quand il est qualifié d’hiberné. C’est à dire qu’il a été conçu l’année précédente avec une nouvelle reine, que tout ce petit monde a bien passé l’hiver et est alors prêt à produire du miel dès le retour des beaux jours. Beaux jours, c’est vite dit, vu le déluge de ces dernières semaines…Nous pallions encore à la famine des abeilles en leur fournissant du sirop de sucre. 

Mais c’est bien entendu, sans combattre et avec le soutien de tous que nous finîmes par obtenir un beau chèque pour l’achat de 3 essaims. 

La commande passée il ne restait plus qu’à attendre la fin du mois de mars pour aller les chercher. Ceux qui pensent  que les essaims allaient voler en escadrilles tels des drones jusqu’au rucher se trompent et doivent cesser rapidement l’usage de produits illicites. 

Le jour venu, dès potron-minet, François et moi partions chercher nos nouvelles abeilles avec tout l’harnachement de protection nécessaire au fond du coffre ; car trimballer environ 100 000 abeilles dans une Twingo peut vite se transformer en film d’horreur au premier coup de frein intempestif. 

Arrivés en baillant chez l’apiculteur professionnel, nous nous aperçûmes avec stupeur qu’aucun essaim ne nous avait été réservé et ce malgré la rondelette somme que nous avions versée quelques mois auparavant. Le ton charmant que j’employai auprès de la personne chargée de remettre les essaims rectifia assez vite la situation ( souvenez vous d’Al Pacino dans Scareface ! « You’re talking to me , c’est à moi que tu parles ? ») et nous voici enfin avec trois ruchettes pleines d’abeilles à rentrer à l’arrière de la voiture. 

Problème numéro 2 : les nourrisseurs qui nous sont donnés sont enlevés des ruchettes au dernier moment et sont remplis d’abeilles pas très contentes d’avoir été secouées dans tous les sens. Moralité, nous voici avec une voiture remplie elle aussi d’api-meliferas prêtes  à en découdre. Nous sommes ravis. 

Les tenues de protection furent enfilées en un temps record et nous passâmes un bon moment à évacuer les mécontentes, à sangler les ruchettes et à recouvrir le tout d’un grand drap. Tels les cosmonautes de la mission Apollo 13 (« Houston nous avons un problème ») nous entreprîmes le chemin du retour. 

La conduite de François ressembla alors un peu à celle d’Yves Montand dans le salaire de la peur ( film de Clouzot en 1953 où accompagné de C. Vanel ils transportaient de la nitroglycérine  à travers la pampa ). 

Aucune explosion de dards n’ayant eu lieu nous arrivâmes à bon port et installâmes les ruchettes sur leur nouvel emplacement. Après 24 h nous ouvrons les portes des ruchettes et chantons : libérées…délivrées…

Il faudra attendre encore quelques jours pour transvaser chaque essaim dans sa ruche définitive. Les parents sont heureux et les bébés se portent bien. 

 

« Alors il comprit que l’homme s’était peu à peu éloigné du paradis. Et il se prit à rêver de devenir une abeille. » Maxence Fermine - « L’apiculteur ». 

 

Bzzzzzz 

Igor. 

Au plaisir de vous voir au rucher*.

abeille
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